La restauration extérieure de l’église
De multiples découvertes techniques lors des différentes interventions ont fait évoluer le chantier vers une restauration plus complète sur différents éléments structurels : le clocheton, entièrement reconstruit ; le faitage, restitué en décalage comme à son origine entre les deux époques de construction de la nef et du chœur aux 11ᵉ et 16ᵉ siècles ; les contreforts, dont la couverture a été améliorée afin d’éviter les ruissellements susceptibles d’endommager les façades.
Aujourd’hui, l’ensemble du bâtiment présente esthétiquement un aspect fidèle aux deux époques de sa construction : le 11ᵉ siècle pour la partie actuelle de la nef, recouverte de chaux d’aspect jaune essentiellement ; et le 16ᵉ siècle pour la partie actuelle du chœur, recouverte de pierres en grès de couleur grise.
Les travaux intérieurs
Différentes interventions de la DRAC IDF et de l’architecte des Bâtiments de France ont fait évoluer le projet. Ainsi, dans la nef, les interventions privilégieront une réhabilitation légère pour préserver les éléments d’origine. Les murs et voûtes seront nettoyés avec soin en préservant les décors peints qui ne peuvent être mis à jour. La pierre de taille sera également ravivée par micro-gommage et application d’une eau forte. Quant au chœur et aux chapelles latérales, ils feront l’objet de travaux plus approfondis, incluant le décapage des peintures, la consolidation des maçonneries et la réfection des enduits. Les voûtes retrouveront leur éclat grâce à des finitions traditionnelles lissées et poncées.
Enfin, la chapelle mariale bénéficiera d’une restauration complète. Les voûtes seront renforcées et les élévations restaurées avec le même soin que les autres espaces. Des aménagements spécifiques, tels que de nouveaux lambris et un placard dérobé, viendront moderniser discrètement cet espace.
Une muséographie spécifique est prévue pour la statue de la vierge, sculptée par Jean de Cambrais, du tableau Jésus chez Marthe et Marie de Chasseriau et celui de Carolus-Duran, La dernière heure du Christ, avec notamment un système de sécurité spécifique. Enfin, l’ensemble du système électrique sera revu et mis aux normes, ainsi que les éclairages intérieurs de l’édifice.
Les fresques murales découvertes lors des études réalisées, seront protégées par la pose d’un enduit spécifique.
Des sondages menés
Des études stratigraphiques ont été menées par le bureau d’étude pour la Conservation des Monuments Historiques, spécialiste dans le diagnostic des pathologies du patrimoine bâti et monumental. Cette campagne de sondages stratigraphiques a permis de couvrir de nombreuses teintes et décors anciens. Son constat : « Certains sont présents à l’échelle de l’édifice, comme le décor de croix rouges sur médaillons bleus et fond ocre ; d’autres semblent associés à un espace de l’église, comme le décor brun uniquement repéré dans le transept et la nef ; et d’autres encore n’ont été identifiés que ponctuellement, sur un point de sondage. C’est le cas de la teinte verte observée dans le chœur, ainsi que du décor historié et du décor faux marbre tous deux découverts dans la nef. L’état de conservation de ces décors est variable. Là où ils sont mis au jour, ils sont pour la plupart globalement bien conservés, bien que fragiles. À une échelle plus large, cependant, les sondages ont montré que ces décors avaient été seulement partiellement conservés. En effet, certaines zones de l’église semblent avoir fait l’objet d’une reprise récente, comme la partie comprenant le Nord du transept et la chapelle Nord, ou dans la chapelle Sud. À l’inverse, certaines zones présentent une succession de plusieurs couches stratigraphiques : c’est le cas du chœur et du mur Nord de la nef. Dans ces zones, l’observation des parements en lumière rasante montre une grande hétérogénéité de surface. Les murs ont visiblement connu plusieurs campagnes de remise en teinte et, à chaque fois, la peinture a été appliquée directement sur la couche picturale précédente, recouvrant ainsi ses éventuelles lacunes. Les couches successives sont donc conservées sous forme de puzzles superposés, ce qui complique la lecture d’ensemble. Il est en effet difficile d’établir des liens entre les différentes strates identifiées dans la mesure où les stratigraphies diffèrent fortement d’une zone à une autre. Cette lecture difficile traduit de ce fait que les couches de décor ne sont pas complètement lisibles et bien conservées. Ainsi, pour des raisons techniques et de conservation, ces éléments ne seront pas forcément dans l’immédiat remis à jour.