Après plusieurs années de réflexion, de projection et de préparation, la ferme solaire de Marcoussis a vu le jour. En effet, le 4 octobre 2021 a eu lieu son inauguration, en présence de Barbara Pompili, Ministre de la transition énergétique, de Catherine Mac Gregor, Directrice générale d’Engie, de Jean-Jacques Guillet, Président du Sigeif, qui concluait deux années de travaux. La ferme solaire est à ce jour, le plus grand équipement solaire photovoltaïque au sol d’Île-de-France cumulant 20,3 MWc (mégawatt crête) de puissance totale. Sa production annuelle de près de 22 000 MWh (mégawattheure) correspond à l’équivalent de la consommation annuelle de 10 000 habitants, chauffage inclus, soit un peu plus que la population de Marcoussis qui s’élève à 8 400 habitants. Cette installation permet d’éviter le rejet de l’équivalent tonnes de 6522 de Co2 par an.
Le projet réalisé et codéveloppé par ENGIE Green et le Sigeif (service public du gaz, de l’électricité et des énergies locales en Île-de-France) a permis la réhabilitation de 46 hectares de friches, anciennes terres agricoles transformées en terre d’accueil des remblais pour la construction de la Ligne à Grande Vitesse Atlantique. Au final, les 60 000 panneaux solaires n’occupent que 23 hectares d’espace au sol.
Si la ferme solaire représente un investissement de plus de 18 millions d’euros, il convient de souligner que son financement est en partie participatif. Cette campagne de financement participatif a rendu la population locale pleinement active et participative de ce projet de transition énergétique.
Deux campagnes de collecte ont été lancées en mars 2021. Une première, réservée aux habitants de Marcoussis avait pour objectif de lever 100 000 €. La seconde, ouverte à la fois aux habitants de Marcoussis, aux habitants de la communauté d’agglomération de Paris Saclay puis aux habitants de l’Essonne et aux départements limitrophes, avait pour objectif de lever 1 250 000 €.
La campagne de financement a été un énorme succès, elle est même un record en France en matière de participation et de rapidité pour atteindre le plafond initial fixé à 1 315 000 €. Ce dernier est même dépassé, car ce sont au final 1 395 000 € levés. Au total, le projet s’élève à 18 800 000 d’euros cofinancés via une société de projet détenue par le Sigeif, ENGIE Green, les citoyens, la commune et la communauté Paris-Saclay.
Ce projet permet de minimiser l’impact de la création d’énergie sur la biodiversité. Il promeut l’utilisation d’une énergie propre et renouvelable et permet de réduire le taux de CO2 normalement produit. De plus, sa construction s’est assortie de mesures protectrices pour l’environnement, car des zones refuges ont pu être mises en place afin de protéger et de maintenir la présence de certains insectes, oiseaux etorthoptères durant la phase d’exploitation. De même, la clôture permet de préserver les déplacements de la faune locale grâce à la composition de ses mailles au niveau du sol. Enfin, les zones boisées alentours sont totalement préservées, elles permettent d’ailleurs une meilleure intégration de la ferme solaire dans l’environnement visuel.
Comment fonctionne une ferme solaire ?
Cette technologie vise à transformer directement en électricité le rayonnement solaire grâce à des cellules photovoltaïques. Ces dernières, exposées à la lumière, absorbent l’énergie des photons. Ceux-ci mettent en mouvement des électrons qui sont happés par un champ électrique interne. Les électrons collectés à la surface de la cellule génèrent un courant électrique continu.
La tension de sortie d’une cellule photovoltaïque est faible (de l’ordre de 0,6 V). C’est pourquoi les cellules sont connectées en série, puis encapsulées entre une plaque de verre à l’avant et un autre matériau étanche à l’humidité à l’arrière.
Elles forment ainsi un module photovoltaïque, appelé aussi panneau 1. Ces panneaux interconnectés forment une centrale. Ils produisent un courant continu transformé en courant alternatif par un onduleur 2. Ce courant, en passant par un transformateur 3, est élevé à la tension du réseau électrique pour être injecté sur le circuit de distribution 4. Le matériau utilisé le plus couramment aujourd’hui pour les cellules est le silicium, mais la recherche progresse sur d’autres composés (indium, sélénium, organique…). Les panneaux photovoltaïques peuvent également être soit intégrés à un bâtiment, soit implantés au sol, formant ainsi une centrale locale.
Des ovins sur place
Dès le départ du projet, la municipalité a souhaité l’installation d’un élevage de moutons sur les 46 hectares de terrain clôturé pour assurer la maîtrise de la végétation sur le site et diversifier l’activité agricole en circuit-court.
Dans la logique de politique de développement durable poursuivie par la commune depuis 2009, l’éco-pâturage permet, en effet, d’allier économie et écologie. Economie car le passage d’équipe d’entretien plusieurs fois par an est ainsi évité : ce sont donc des dépenses en moins. Ecologie car cela permet une réduction des impacts environnementaux. Cela permet aussi à un éleveur de s’installer et d’avoir des terres en région parisienne à moindre coût.